Les enlèvements avec demande de rançon ne touchent pas que les milliardaires, les multinationales et les voyageurs dans certaines régions sensibles du monde. 90% des victimes sont les employés locaux. Face à ce fléau, la question se pose souvent : faut-il céder à la pression et payer la rançon demandée ou résister et tenter de retrouver la victime par d'autres moyens ? Dans cet article, nous aborderons les différentes stratégies adoptées par les familles, les entreprises et les gouvernements concernés par ces situations dramatiques.
Assistance Mobilité Internationale et Kidnapping
Enlèvement avec rançon : payer ou résister face aux ravisseurs ?
Payer la rançon : une nécessité pour certains, un risque pour d’autres
La pression psychologique sur les proches et les employeurs des victimes
Le premier argument en faveur du paiement d’une rançon est évidemment l’espoir de sauver la vie de la personne enlevée. Lorsqu’un proche, un collègue ou un employé disparaît sans laisser de trace et qu’un message exigeant une somme d’argent en échange de sa libération est reçu, la tentation de céder à cette demande est grande. Les ravisseurs jouent souvent sur la peur et l’angoisse pour pousser les familles et les entreprises à donner rapidement suite à leurs exigences.
Les assureurs spécialisés dans les enlèvements et les rançons
Conscients du risque encouru par les collaborateurs en missions ou les locaux, des assureurs proposent désormais des contrats spécifiques couvrant les enlèvements avec demande de rançon. Ces assurances peuvent prendre en charge une partie ou la totalité des sommes exigées par les ravisseurs, ainsi que les frais liés à la gestion de crise (négociations, experts, etc.). Dans ce contexte, payer la rançon peut apparaître comme une solution moins risquée pour les personnes touchées indirectement par l’enlèvement.
Le danger de financer le crime organisé et le terrorisme
Toutefois, verser une rançon comporte des risques importants. En premier lieu, cela peut encourager les ravisseurs à récidiver, en leur offrant une source de revenus conséquente. De plus, certaines organisations criminelles ou terroristes utilisent les enlèvements avec rançon comme un moyen de financement. Ainsi, payer la somme demandée pourrait contribuer à renforcer ces groupes et à accentuer leur pouvoir de nuisance.
Résister face aux ravisseurs : une option complexe, mais parfois efficace
L’intervention des forces de l’ordre et la négociation
Face à un enlèvement avec demande de rançon, il est essentiel de prévenir rapidement les autorités compétentes. Les forces de l’ordre disposent généralement de moyens techniques et humains adaptés pour localiser et libérer les otages. Par ailleurs, des négociateurs professionnels peuvent être sollicités pour dialoguer avec les ravisseurs et tenter de trouver une issue pacifique à la situation. Ces intervenants tentent souvent de réduire la rançon demandée ou d’échanger des informations contre la libération de la victime.
La position des gouvernements face au paiement des rançons
Certains pays, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, ont adopté une politique de « no ransom » (pas de rançon), affirmant qu’ils ne paieraient jamais pour obtenir la libération de leurs citoyens kidnappés. Cette position vise à décourager les ravisseurs potentiels, mais elle peut également compliquer les efforts de négociation et mettre en danger la vie des otages.
- En France, si la loi interdit formellement le financement du terrorisme, le paiement de rançons par l’État fait l’objet de controverses et de nombreuses interrogations. Il est difficile d’estimer combien de fois des fonds publics français ont été utilisés pour régler des rançons, mais plusieurs cas médiatisés laissent penser que cette pratique existe bel et bien.
- En Allemagne, le gouvernement a également déclaré officiellement qu’il ne paierait pas de rançon pour ses citoyens kidnappés. Cependant, des journalistes allemands libérés après avoir été pris en otage en Syrie ont indiqué que leurs ravisseurs avaient reçu de l’argent en échange de leur libération, sans en préciser l’origine.
Les conséquences possibles du refus de payer une rançon
Si résister face aux ravisseurs peut parfois permettre d’obtenir la libération des otages sans avoir à verser une somme d’argent, cette stratégie comporte également des risques. La victime peut être exécutée en représailles ou être utilisée comme monnaie d’échange dans des négociations plus complexes. Par ailleurs, les interventions policières et militaires pour libérer des otages sont souvent délicates et peuvent entraîner des pertes humaines.
Conclusion : une décision difficile et personnelle
En fin de compte, la question de savoir s’il faut payer une rançon en cas d’enlèvement ou résister face aux ravisseurs est complexe et ne peut se résumer à une réponse unique. Chaque situation doit être évaluée au cas par cas, en prenant en compte les éléments connus sur les ravisseurs, les chances de succès d’une intervention policière ou militaire, et les conséquences psychologiques et financières pour les proches et les employeurs des victimes.